Pompiers
Il y a cette inconscience qui rend la jeunesse intense, incandescente, mortelle. C'est un soir où -c'est encore l'époque du Minitel- je vois défiler des propositions blanches luminescentes sur un fond noir. Parmi elles, quatre pompiers chercheraient (l'annonce est si étonnante que je la mets d'abord au conditionnel) un cul à se faire ; je suppose qu'ils n'ont pas un genre de cul défini (ni masculin ni féminin), il faut seulement que ce soit un cul, le partage entre potes d'une sodomie. Au fur et à mesure de l'échange, le plan devient plus crédible avec un numéro de téléphone donné, j'appelle. C'est dans l'est parisien, je roule, je trouve la caserne et je me demande encore si ce n'est pas une blague, une entourloupe ou pire. Pourtant j'ai un numéro de téléphone, concret. Le seul ami à qui je raconterai cette histoire incandescente (mélange d'excitation forte et de honte) me demandera s'ils étaient en uniforme. Oui ils étaient en uniforme, ils étaient de garde je pense. Me demandera s'ils étaient bien montés. Oui bien montés pour la plupart sauf un. Je pense qu'ils s'amusaient mais ils n'étaient pas expressifs, ils se parlaient parfois entre eux. En fait ils me considéraient comme un cul de salope à se partager. Quelques instants plus tôt je suis rentré dans la pièce, fortement éclairée, mais les rideaux tirés. Il y a des tasses de café, des bières, et même quelques paquets de gâteaux qu'ils ont entamés. Un évier, des placards. Je sais qu'il ne sera aucunement question de tendresse, pas question de s'arrêter sur les lèvres, le cou. L'un d'eux m'a murmuré : après, quand on aura fini, tu connais la sortie (là par où je suis entré, une petite porte détachée de l'ensemble de la caserne, avec un couloir étroit où je suivais l'un d'eux, le coeur battant). Quatre hommes dans une pièce, profession pompiers, qui a priori vont me sauter. L'un d'eux me fait signe de rester debout et l'on me déshabille sans ménagement, assez vite. On me fait incliner vers la table. J'ai le coeur qui bat vite, par excitation (deux ont déjà sorti leur queue) mais aussi par peur. Quatre contre un. Ils sont froids, taiseux, se font parfois des signes entre eux mais sont surtout concentrés sur l'érection de leur queue ; ils savent ce dont ils ont envie. Tirer un mec à plusieurs. Le premier que j'ai sucé a très vite retiré sa bite de ma bouche et l'a plantée derrière après avoir mis vite fait une capote. A peine suis-je L'enculé qu'un autre vient dans ma bouche, ma vue de ce qui entoure devient partielle, je ne vois que des mouvements des deux autres. Le premier est rapide, je le sens parce qu'il s'arrête, sort définitivement, mais sans un râle, peut-être par réserve devant ses camarades. Aussitôt un autre me prend, je n'ai plus peur et je m'ouvre davantage, je suis un cercle pour eux, le plaisir pend le dessus, un troisième, le plus bourrin met ses paumes sur mes fesses, les écarte pour aller encore plus vite et plus profond ; je l'imagine légèrement agenouillé pour faciliter ses allers et venues rapides. Je réaliserai plus tard qu'ils ont laissé le plus endurant pour la fin qui est aussi le plus âgé, la quarantaine sans doute. Lui passe d'abord ma main sur ma cuisse, atteint mes couilles qu'il serre fort avec ses doigts tandis qu'avec un mouvement il tente de tirer ma queue comme pour l'éloigner de mon trou, comme pour que mes couilles ne soient plus visibles et que je ne sois plus qu'un cul offert, il me monte, il se retire, il laisse le cul dégagé, offert à la vue des autres, à sa vue ; il semble n'avoir pas encore envie de jouir et -a-t-il fait un signe à ses potes- un autre revient et ils vont s'alterner en moi, deux queues qui jouent avec mon cul, s'y excitent, celui qui est revenu enlève sa capote et vient me jouir sur le visage. L'autre met encore un peu de temps, je relève la tête brûlant de plaisirs et je sens que c'est la fin, les autres ont commencé à se rhabiller, ranger leur queue et on rassemble mes affaires à mes pieds une fois que le quatrième a joui avant de poser sa queue encore raide sur le bas de mon dos.
Quelques heures plus tôt, j'avais laissé un mot chez moi et le numéro de téléphone, et j'ai quand même vraiment flippé en arrivant. Mais bonne pioche même si ce n'était pas des rigolos (et pas des homos). Des pompiers parisiens (donc des militaires à la base). Je ne suis repassé qu'une fois devant la caserne. Des stores remplaçaient les rideaux. Je me suis demandé s'ils ne l'avaient fait qu'une fois ou plusieurs ; je me suis demandé s'ils en avaient reparlé entre eux. J'imagine que non.

